L'eau

L’eau, la société civile
et le bien commun

La Charente se distingue par une surexploitation de sa ressource en eau et par une dégradation de sa qualité, alors que sur un territoire donné, la seule ressource est la pluie dont le volume n’est pas entièrement disponible. En effet, ce qui reste de cette eau tombée du ciel, dont 60% s’évapore, se répartit dans les rivières et les nappes souterraines. En fait, entre l’hiver et l’été, c’est la température qui est la variable la plus importante, l’été l’évaporation étant supérieure à la pluviométrie.

La bonne gestion consiste donc à faciliter l’infiltration dans les sols par la réduction des surfaces imperméabilisées, en conservant et développant des haies et des zones humides. Nous contribuons ainsi à un écrêtement des crues et au soutien des étiages.

Nous puisons l’eau dans les nappes et les rivières. S’il en reste ! Dans notre département, l’eau potable est prélevée dans les nappes d’eau souterraines.

Sur 100 captages pour l’eau potable, seuls 3 se font en rivière.

Quant aux prélèvements agricoles, pratiqués par 10 % de la profession, ils se font aussi en nappes et en rivières, concentrés en été lorsque la ressource est la plus faible. Cet usage est souvent l’objet de conflits quand les prélèvements dépassent les volumes nécessaires au bon fonctionnement des rivières et des écosystèmes. Dans les bassins à surfaces irriguées importantes, nous assistons chaque année à un assèchement de cours d’eau.

La population est attentive à la sauvegarde du bien commun que représente la ressource en eau et alerte sur l’adaptation au changement climatique qui doit nécessairement passer par une réduction des consommations ! Dans ce contexte, la société civile est légitime à prendre sa part dans la gouvernance de la gestion de l’eau.

Photo de l’article : © Pierre Fantin – Charente Nature – Le fleuve Charente à Thouérat

Les mares

Des mares sans moustiques

Depuis l’arrivée de fortes chaleurs précoces, il est courant d’entendre dire, comme de plus en plus souvent en Charente et ailleurs, « j’ai été piqué par des moustiques !». Cet agacement est souvent aussi l’expression d’une impuissance face au moustique tigre qui a atteint la Charente en 2019. Sa spécificité est sa capacité à propager certaines maladies tropicales. Les autorités sanitaires s’en sont émues et préconisent toujours l’élimination des points d’eau stagnante dans notre environnement familier, y compris sous les pots de fleurs, les vieux pneus et les encombrants abandonnés qui peuvent contenir des larves de l’insecte dans très peu d’eau. Depuis longtemps, les mares de nos villages et de nos fermes traditionnelles ont été l’objet de suspicions de propagation de toutes sortes de maladies. A partir des années 1950, sous couvert d’hygiénisme, de nombreux comblements de mares ont été réalisés, sans réel discernement de leurs motivations. Mais qu’en est-il vraiment ? En réalité, ces milieux de vie sauvage en évolution permanente, sont un refuge de faune aquatique. Le suivi scientifique de la mare apporte une connaissance approfondie du rôle de chacune de ses composantes. Bien entendu le moustique peut y pondre, mais ses larves rencontreront de nombreux prédateurs. Outre les salamandres, tritons, grenouilles et crapauds, le cortège des insectes dévoilera la présence de larves et d’adultes de dytiques, de libellules, de nèpes et de bien d’autres espèces prédatrices en cohabitation ou en compétition entre elles. Leur présence se révèle spontanément dés lors que la végétation s’y est préalablement installée. Si besoin, il est donc judicieux de favoriser une végétation rivulaire diversifiée en y implantant des iris d’eau, des sagittaires, des carex, diverses renoncules… Les écologues démontrent que les mares, riches en biodiversité animale et végétale et dénuées de pollution par des nitrates en excès, se développent en équilibre harmonieux. Sous cette réserve et d’expérience, on peut affirmer que la mare des villes ou la mare des champs est indemne de moustiques et qu’elle n’est pas une source de propagation de cet insecte piqueur. Il faut donc aller chercher ailleurs les facteurs de sa dissémination, dans les eaux stagnantes dans les réseaux d’assainissement et d’eaux pluviales, les pièces d’eau non végétalisées, les rivières estivales interrompues par des assecs. A rebours d’opinions communes, il est donc possible de soutenir que les mares équilibrées biologiquement, outre leur agrément esthétique et paysager utiles à la faune sauvage, sont des pièges pour les larves de moustiques. Idéalement, elles peuvent jouer un rôle de biosécurité, complémentaire des moyens de lutte contre le moustique tigre, prônés à juste titre par les autorités sanitaires.

Inventaires
des mares du
Poitou-Charentes

Photo de l’article : © Céline Pagot – Charente Nature

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